• Voici les critères du DSM IV pour le diagnostic du trouble de la personnalité paranoïaque:

    A. Méfiance soupçonneuse envahissante envers les autres dont les intentions sont interprétées comme malveillantes, qui apparaît au début de l'âge adulte et est présente dans divers contextes, comme en témoignent au moins 4 des manifestations suivantes:

    1. le sujet s'attend sans raison suffisante à ce que les autres l'exploitent, lui nuisent ou le trompent
    2. est préoccupé par des doutes injustifiés concernant la loyauté ou la fidélité de ses amis ou associés
    3. est réticent à se confier à autrui en raison d'une crainte injustifiée que l'information soit utilisée de manière perfide contre lui
    4. discerne des significations cachées, humiliantes ou menaçantes dans des commentaires ou des événements anodins.

    5. garde rancune, c'est-à-dire ne pardonne pas d'être blessé, insulté ou dédaigné
    6. perçoit des attaques contre sa personne ou sa réputation, alors que ce n'est pas apparent pour les autres, et est prompt à la contre-attaque ou réagit avec colère
    7. met en doute de manière répétée et sans justification la fidélité de son conjoint ou de son partenaire sexuel.

    B. Ne survient pas exclusivement pendant l'évolution d'une schizophrénie, d'un trouble de l'humeur (dépression majeure ou trouble bipolaire) avec caractéristiques psychotiques ou d'un autre trouble psychotique et n'est pas dû aux effets physiologiques directs d'une affection médicale générale.
     


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  • Le DSM-IV (1) définit dix troubles spécifiques de la personnalité:

    La personnalité paranoïaque est caractérisée par une méfiance soupçonneuse envers les autres dont les intentions sont interprétées comme malveillantes.

    La personnalité schizoïde est caractérisée par un détachement des relations sociales et une restriction de la variété des expressions émotionnelles.

    La personnalité schizotypique est caractérisée par une gêne aiguë dans les relations proches, par des distorsions cognitives et perceptuelles et des conduites excentriques.

    La personnalité antisociale (ou psychopathe) est caractérisée par un mépris et une transgression des droits d'autrui.

    La personnalité limite (borderline) est caractérisée par une impulsivité marquée et une instabilité des relations interpersonnelles, de l'image de soi et des affects.

    La personnalité histrionique est caractérisée par des réponses émotionnelles excessives et une quête d'attention.

    La personnalité narcissique est caractérisée par des fantaisies ou des comportements grandioses, un besoin d'être admiré et un manque d'empathie.

    La personnalité évitante est caractérisée par une inhibition sociale, par des sentiments de ne pas être à la hauteur et une hypersensibilité au jugement négatif d'autrui.

    La personnalité dépendante est caractérisée par un comportement soumis et "collant" lié à un besoin excessif d'être pris en charge.

    La personnalité obsessionnelle-compulsive est caractérisée par une préoccupation de l'ordre, la perfection et le contrôle.
     


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  • Description

    La schizophrénie se définit comme une perte de contact avec la réalité.

    C’est une maladie du cerveau qui se manifeste par des perturbations de certaines fonctions mentales. Ce n’est pas une maladie de l’âme, ni un manque de volonté, ni une double personnalité, mais bien un « défaut » de certains circuits neuronaux du cerveau. Il en découle une invalidité, un handicap et, malheureusement, une stigmatisation causée par la méconnaissance de la maladie public.

     

    Symptômes

    Les troubles cognitifs sont souvent les premiers symptômes qui apparaissent et sont précurseurs de la schizophrénie. Ce sont ces troubles qui entraînent les difficultés de socialisation chez une personne atteinte de schizophrénie.

    Troubles d’attention, de concentration, manque de tolérance à l’effort

    La personne atteinte prend du temps à répondre aux questions, à réagir aux situations demandant une réponse rapide. Elle ne réussit plus à conserver une attention soutenue pendant une tâche : elle n’est plus capable de suivre ses cours ou de se concentrer sur un film.

    Troubles de mémoire

    La personne atteinte oublie de faire des tâches de la vie quotidienne (faire ses devoirs, suivre son horaire), a de la difficulté à raconter ce qu’elle lit, à se rappeler ce que les autres disent ou à suivre une conversation. Sa mémoire autobiographique est affectée : elle oublie plusieurs moments de son histoire personnelle. Sa mémoire de travail altérée ne lui permet plus de faire plusieurs tâches en même temps en se souvenant où elle est rendue dans chacune d’elles.

    Troubles des fonctions exécutives

    Les fonctions exécutives sont essentielles à tout comportement dirigé, autonome et adapté, comme préparer un repas. La personne atteinte a de la difficulté à conceptualiser les gestes nécessaires à la réalisation d’une tâche, à anticiper les conséquences : elle manque de planification, d’organisation des séquences d’action pour atteindre un but, elle manque de flexibilité, de discernement, de vérification, elle démontre une capacité d’autocritique limitée.

    Ces troubles cognitifs se présentent en premier, comme des symptômes annonciateurs, mais ils persisteront longtemps après la résorption des symptômes aigus.

    Symptômes dits positifs

    Les symptômes aigus (positifs) se manifestent habituellement au début de l’âge adulte, entre 17 et 23 ans chez les hommes et entre 21 et 27 ans chez les femmes. Ils sont dits « positifs » parce qu’il s’agit de manifestations qui s’ajoutent aux fonctions mentales normales. C’est leur présence qui est anormale.

    • Hallucinations

    Ce sont des perturbations des perceptions le plus souvent auditives (la personne atteinte entend une voix qui fait des commentaires ou profère des insultes, des menaces), mais parfois aussi visuelles, olfactives ou tactiles.

    • Délires

    Ce sont des erreurs de jugement logique, des croyances non fondées dans la réalité. La personne atteinte s’imagine que l’individu qui la regarde dans l’autobus ou qui la croise dans la rue est là pour l’espionner; elle se sent surveillée, persécutée, en danger ou croit que la télévision lui envoie des messages; elle est convaincue d’avoir le pouvoir d’influencer des événements dans le monde, qu’elle est contrôlée par une force ou qu’on peut lire dans ses pensées, etc.

    • Langage incohérent

    La personne atteinte dit des phrases sans suite ou incompréhensibles et invente des mots.

    • Agissements bizarres

    La personne atteinte ferme les stores de la maison par crainte d’être espionnée; elle collectionne des bouteilles d’eau vides; elle se promène nue dans la rue, elle peut démontrer un intérêt inhabituel à l’égard des religions et des sciences occultes, etc.

    • Besoin compulsif d’écrire, utilisation d’une calligraphie semblable à celle d’un enfant et textes incohérents

     

    Symptômes dits négatifs

    Les symptômes déficitaires (négatifs) succèdent habituellement aux symptômes aigus. Ils s’observent par un manque ou une absence de comportements spontanés, attendus. Les symptômes déficitaires sont souvent attribués à tort aux effets de la médication.

    • Isolement, retrait social, indifférence au monde extérieur

    La personne atteinte perd plaisir à ses activités de loisirs. Elle délaisse ses amis, se retire dans sa chambre, devient même irritable si on tente de l’approcher. Elle se coupe peu à peu de la réalité. Il y a détérioration des relations interpersonnelles.

    • Alogie ou difficulté de conversation

    La personne atteinte ne trouve plus ses mots, donne des réponses brèves et évasives et ne réussit plus à communiquer ses idées ou ses émotions. Elle utilise des expressions ou des structures de phrases inhabituelles.

    • Apathie, perte d’énergie

    La personne atteinte passe ses journées devant la télé sans vraiment être capable de suivre ce qui s’y passe, elle néglige son hygiène ou son apparence personnelle et manque de persistance ou d’intérêt pour commencer ou achever des tâches routinières (études, travail, ménage). Cette attitude donne une impression d’insouciance, de négligence, de manque de volonté et de paresse.

    • Diminution de l’expression des émotions

    Le visage de la personne atteinte devient inexpressif, ses inflexions vocales diminuent (elle parle toujours sur le même ton), ses mouvements sont moins spontanés, ses gestes, moins démonstratifs. Le regard est fixe, accompagné d’une absence de clignements des yeux ou, au contraire, de clignements incessants.

    • Dysfonctionnement social ou professionnel

    Tous ces symptômes amènent un dysfonctionnement dans l’hygiène, les études, le travail et les relations interpersonnelles. Certains de ces symptômes et altérations du fonctionnement persisteront, de façon fluctuante, pendant des années.



    Autres symptômes

    • Troubles du sommeil, périodes d’éveil à des heures inhabituelles, confusion entre le jour et la nuit
    • Hyperactivité ou inactivité, ou alternance des deux états
    • Hostilité, méfiance et terreur
    • Réactions exagérées face à la désapprobation de l’entourage et des membres de la famille, et réactions affectives inhabituelles
    • Hypersensibilité au bruit et à la lumière
    • Altération de l’odorat et du goût
    • Automutilation

     

     

    Causes

    Cette maladie ne peut s’expliquer par une cause simple. Certains individus ont ce qu’on appelle une vulnérabilité neurophysiologique, c’est-à-dire une prédisposition à développer la schizophrénie quand des facteurs stressants surviennent dans leur vie.


    Les facteurs stressants de l’environnement

    Fréquemment, les drogues (marijuana, PCP, ecstasy, etc.) sont des facteurs déclencheurs de la schizophrénie. Les émotions fortes (hostilité, critiques, relations humaines intenses et intimes), les tensions sociales, les pressions au travail ou pendant les études, les changements de routine (déménagement, changement d’école, etc.) sont également des situations de stress qui peuvent
    provoquer des rechutes de schizophrénie.


    Le risque génétique

    L’hérédité est un facteur qui accroît le risque à mesure que le bagage génétique augmente. Ainsi, l’enfant naissant voit son risque augmenter de :

    • 5 % s’il a un parent du deuxième degré (oncle, tante, cousin, cousine) qui souffre de schizophrénie;
    • 10 % s’il a un parent du premier degré (père, mère, frère, sœur) qui souffre de schizophrénie;
    • 10 % s’il a un jumeau différent qui souffre de schizophrénie;
    • 40 % s’il est enfant de deux parents schizophrènes;
    • 50 % s’il a un jumeau identique qui souffre de schizophrénie.

    On estime qu’environ 50 % des cas de schizophrénie résultent d’une anomalie des gènes affectant la croissance du cerveau.


    Le développement cérébral

    Cependant, d’autres facteurs, comme une grippe, la prise de drogues ou la famine survenues au cours de la grossesse, peuvent altérer le développement cérébral.

    Plusieurs régions cérébrales sont affectées par la schizophrénie :

    • l’hippocampe –la zone du cerveau qui permet notamment de moduler les émotions et d’emmagasiner la mémoire de travail;
    • les lobes frontaux –constituant le centre de commande des habiletés sociales et de planification, ils fonctionnent au ralenti (hypofrontalité) dans le cerveau d’une personne atteinte;
    • les lobes temporaux – ils sont activés par l’audition, mais aussi par les hallucinations auditives.

    Certains neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine, glutamate) qui établissent les connexions entre les cellules nerveuses sont défectueux.

     

     

    Prévenir et soigner

    Cette maladie complexe, qui affecte le patient et perturbe sa famille, nécessite les efforts d’une équipe multidisciplinaire afin d’offrir les modalités thérapeutiques à plusieurs niveaux.

    La pharmacothérapie

    Les antipsychotiques constituent le traitement pharmaceutique moderne. Ces médicaments ont la propriété d’atténuer les symptômes aigus (hallucinations, délires, comportements bizarres, langage incohérent). Les nouveaux antipsychotiques provoquent rarement les tremblements et la sédation qu’on observait avec les anciens médicaments. Par contre, ils entraînent souvent un gain de poids qui peut entraîner des complications telles que le diabète ou une augmentation des lipides.

     

    Un programme de réadaptation

    Le traitement médicamenteux s’accompagne d’une réadaptation (entraînement des habiletés sociales, de communication, de résolution de problèmes, etc.) qui débute pendant l’hospitalisation et qui, par la suite, se prolonge et se diversifie selon le rythme de progression du patient. Un effort commun pour apporter à la personne atteinte de schizophrénie du soutien, des encouragements et de la stimulation graduelle est nécessaire pour l’aider à combattre les symptômes persistants qui la handicapent et minent sa motivation. On aidera la personne à participer régulièrement à son programme de réadaptation afin d’apprendre à s’occuper d’elle-même et à reprendre des occupations valorisantes au travail ou ses études.

     

    La thérapie psychoéducative

    Il est indispensable d’offrir au patient et à sa famille de l’information actuelle à propos de la maladie, de son évolution et de ses traitements. Il faut apprendre à porter attention aux symptômes annonciateurs de rechute et éviter les stress (drogues, émotions fortes, etc.) qui peuvent aggraver la maladie. Il faut découvrir un nouveau style de vie qui permettra au patient de devenir le plus fonctionnel possible en protégeant sa vulnérabilité, en surmontant ses handicaps et en offrant du soutien à sa famille.

     

    Le soutien social

    Souvent dépourvus devant des situations nouvelles ou complexes, les patients auront besoin d’une aide pour résoudre des problèmes de la vie quotidienne (logement, alimentation, socialisation, travail). Il ne s’agit pas là d’un besoin de dépendance, mais plutôt d’assistance pour planifier et réaliser des activités qui s’inscrivent dans une routine quotidienne.


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  • Description

    L’anxiété constitue actuellement le principal problème en matière de santé mentale. Un tiers de la population en serait affecté. Cependant, un très grand nombre de ces personnes ne sont pas traitées. Cette situation s’explique par le fait que l’anxiété est un phénomène subjectif, complexe et difficile à définir. Il convient donc de bien distinguer l’anxiété normale de l’anxiété dite pathologique ou encore de faire la nuance entre l’anxiété, la peur, la phobie et le stress.

    Les cycles successifs de la vie occasionnent de l’anxiété à des degrés divers. L’adolescence, la ménopause et le troisième âge sont des périodes de vie particulièrement propices à l’anxiété puisqu’elles exigent une adaptation aux changements profonds qui s’effectuent dans le corps humain.

    Certains scientifiques pensent que l’anxiété est un réflexe conditionné. Selon une théorie psychanalytique, l’anxiété est la manifestation d’un conflit inconscient, d’une maladie, d’une crainte ou d’un événement psychologique troublant qui s’est produit durant l’enfance. Chez certaines personnes, la façon dont elles ont appris à faire face aux événements de la vie peut entraîner une prédisposition à l’anxiété. Il est tout de même important de prendre en compte que l’anxiété bénigne est utile, car elle contribue à l’adaptation et incite l’individu à trouver des solutions; elle est source d’action et de changements.


    L’anxiété généralisée

    Lorsque l’anxiété devient extrême, donc pathologique, elle altère, voire, paralyse le fonctionnement de la personne, et ce, dans la plupart des sphères de son existence. Une personne souffrant d’anxiété sévère vit des difficultés considérables tant au travail que dans sa vie familiale, sexuelle ou sociale.


    La peur et les phobies

    La peur, quant à elle, est une émotion similaire à l’anxiété, mais elle se manifeste normalement en réponse à un danger ou une menace réelle. Ainsi, il est normal d’avoir peur en forêt lorsqu’on se trouve face à un ours. Mais si l’on s’inquiète des mois à l’avance à cause d’un examen médical de routine, on est anxieux.

    Dans le cas où une peur devient extrême face à une situation imaginée comme dangereuse et qu’elle tend à engendrer l’évitement de cette situation, on parle alors de phobie. Dans la phobie, le danger n’est pas réel. Il existe plusieurs sortes de phobies : phobie des animaux, des lieux clos, de la noirceur, des hauteurs, etc.


    Le stress et l’anxiété généralisée

    Le stress est une réaction physiologique et psychologique face à une situation souvent inattendue de la vie. Par exemple, d’importantes difficultés financières, un divorce, un congédiement sont certainement des agents de stress pouvant générer un certain niveau d’anxiété.

    L’anxiété est une émotion considérée comme normale quand elle constitue une réponse à un stress. Elle devient pathologique quand l’exposition prolongée au stress crée une peur diffuse est reliée à l’anticipation d’un évènement négatif ou d’un danger imminent indéterminé qui pourrait arriver, qu’elle génère une souffrance et une incapacité fonctionnelle.

    « L’anxiété est en quelque sorte, la capacité à amplifier et à créer soi-même du stress. »

     

    Symptômes

    Une anxiété et du souci excessif face aux activités quotidiennes pendant plus de 6 mois consécutifs.


    L’anxiété et les soucis sont associés à trois (ou plus) des symptômes suivants :

    • Agitation
    • Fatigabilité
    • Difficultés de concentration ou trous de mémoire
    • Irritabilité
    • Tension musculaire
    • Perturbation du sommeil

    L’anxiété, les soucis et les symptômes physiques qui en découlent entraînent une souffrance significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines.

     

     

    Causes

    L’anxiété n’a pas de cause unique. Elle est plutôt déclenchée par une association et la somme de facteurs physiques (biologiques), psychologiques et environnementaux (agents de stress).

    • Des facteurs biologiques, soit une forme de prédisposition héréditaire.
    • Des facteurs psychologiques comme un mécanisme de défense inefficace ou inopérant.
    • Des agents de stress provenant de l’environnement.

    L’anxiété pathologique peut être engendrée par trois types de maladies :

    • La maladie physique, comme l’hyperthyroïdie. Dans ce cas, l’anxiété est dite « secondaire » et disparaît après la guérison.
    • Les maladies mentales (autres que les troubles anxieux) : la dépression, les psychoses et le trouble bipolaire s’accompagnent souvent d’une anxiété marquée. Dans ces cas, l’amélioration du trouble mental pourra réduire considérablement celle-ci.
    • Toute la gamme des troubles anxieux, tels que l’anxiété généralisée, les crises de panique, les phobies et le trouble obsessionnel-compulsif. En présence de ces troubles, l’anxiété est un phénomène dit « primaire », c’est-à-dire prédominant.

    Les scientifiques sont en train d’étudier l’importance de l’hérédité et de la biochimie du cerveau dans la genèse et la production des troubles anxieux. Il semble de plus en plus certain que des déséquilibres biochimiques seraient responsables de l’apparition de ces maladies.

     

     

    Prévenir et soigner

    Peut-on parler de prévention de l’anxiété? Oui et non. Si l’anxiété découle surtout d’un problème situationnel et passager sur lequel on a une certaine emprise, il est possible de la prévenir en modifiant certaines habitudes de vie. Une bonne hygiène de vie peut grandement diminuer l’anxiété pour la ramener à un niveau tolérable.

    Parmi les éléments d’une bonne hygiène de vie, mentionnons :

    • Un bon équilibre entre le travail, le repos et les loisirs;
    • Une faible consommation de caféine, d’alcool et de nicotine;
    • Une bonne alimentation;
    • Et surtout, de l’exercice régulier.

    Lorsque l’anxiété est liée à des facteurs individuels de nature biologique et psychologique, la prévention est beaucoup plus problématique. Il va sans dire qu’une bonne hygiène de vie ne peut que favoriser le rétablissement de la personne, mais en présence d’une anxiété pathologique, il faudrait recourir à un traitement médical qui sera adapté à chaque cas particulier.

     

    Traitements

     

    • Psychothérapie

    Plusieurs études ont démontré l’efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale dans le traitement des troubles anxieux. La thérapie propose à la personne d’observer et d’analyser ses comportements et ses pensées anxieuses, apprendre de nouveaux comportements, et remplacer les pensées et les émotions non désirées par d’autres plus adaptées.

    La thérapie cognitivo-comportementale est efficace tant individuellement qu’en groupe. Les études confirment que les approches psychothérapeutiques sont plus efficaces à long terme que la pharmacothérapie (médication) contre les troubles anxieux.

     

    • Pharmacothérapie

    Les antidépresseurs sont efficaces contre les symptômes dépressifs et pour traiter l’inquiétude avec rumination quand la personne a une réponse limitée à la psychothérapie.

    Les anxiolytiques, tels que les benzodiazépines, soulagent principalement les symptômes somatiques. En raison des effets secondaires et des problèmes de dépendance et de sevrage, ils sont recommandés pour une utilisation à court terme.

    Les antipsychotiques peuvent être prescrits lorsque la personne ne répond pas aux autres traitements pharmacologiques.

     

    • Approches complémentaires

    Les techniques de relaxation

    Les excercises respiratoires agissent rapidement sur l’anxiété et diminuent le degré global de stress après une pratique régulière de quelques semaines. Ils sont à la base des techniques de relaxation. L’important est une pratique régulière : idéalement deux fois par jour. Après un certain temps, le degré d’anxiété diminuera et le degré d’énergie augmentera.

    Les techniques de relaxation sont nombreuses et ont fait leurs preuves pour réduire le stress et l’anxiété en général.

    La méditation amène la personne à concentrer son esprit sur un mot, un son, un symbole, une image ou sa propre respiration. Le but est de produire un profond état de relaxation et de tranquillité tout en stimulant l’esprit et le mental. Plusieurs types de méditation permettent de réduire le stress.


    Groupes de soutien et d’entraide : Pour briser l’isolement des personnes atteintes, ces groupes leur permettent d’échanger, de partager leur expérience et recevoir de l’information et du soutien.
    Groupes de soutien et d’entraide
    : Pour briser l’isolement des personnes atteintes, ces groupes leur permettent d’échanger, de partager leur expérience et recevoir de l’information et du soutien.
     


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  • La dépression majeure

    C’est à sa tristesse quotidienne et durable qu’on reconnaît d’abord la personne déprimée. Le malade se sent seul et désespéré; il n’a plus d’intérêt pour son entourage, il se sent isolé, fatigué et il pleure facilement.

    À ces signes extérieurs de dépression, il faut ajouter la culpabilité et la dépréciation de soi-même. La personne déprimée peut devenir très critique envers elle-même et s’accuser de tous les torts, elle se sent très coupable. En conséquence, elle se dévalorise sévèrement et perd l’estime d’elle-même. Il y a une importante perte d’intérêt pour tout ce qui l’intéressait jusque-là. Son intérêt sexuel est souvent diminué ou absent. La personne déprimée n’a plus de plaisir. Elle présente par moments des idées de mort et de suicide.

    La personne très déprimée pourra subir une perte d’appétit importante ainsi qu’une perte de poids substantielle. Le malade souffrira sévèrement d’insomnie et d’un ralentissement général de toutes ses activités. La personne très déprimée doit faire un effort surhumain pour chaque activité de la vie : se lever, manger et même parler semblent au-delà de ses forces.

     

    La dépression secondaire

    La dépression secondaire, qui se caractérise également par une humeur dépressive disproportionnée, intervient en général après une expérience particulièrement pénible.

     

    La dépression psychotique

    Ce type de dépression présente en général plusieurs caractéristiques de la dépression majeure. On la différencie de cette dernière par l’intensité de certains symptômes et par la présence de caractéristiques psychotiques.

    La dépression psychotique se reconnaît donc par de fausses croyances ou le fait d’entendre des voix. Le malade peut être accablé de pensées qui le font se sentir exagérément indigne de vivre, coupable d’une telle indignité ou alors, il pourra se sentir persécuté. Ces sentiments d’indignité, de culpabilité et de persécution, bien que non fondés en réalité, sont si intenses que le suicide peut sembler la seule solution.

     

    Symptômes

    Certaines maladies physiques peuvent avoir des symptômes semblables à ceux de la dépression. C'est pour cette raison qu'en présence d’une dépression, un bilan de santé et un examen médical devraient être faits.

    Manifestations visibles :

    • Irritabilité excessive
    • Déprime ou tristesse permanente (envie de pleurer fréquemment)
    • Inquiétude excessive
    • Difficulté à prendre des décisions
    • Perte d’intérêt et de plaisir pour toute activité

    Symptômes physiques :

    • Troubles de l’appétit : perte ou gain d’appétit et/ou de poids
    • Troubles du sommeil : insomnie ou hypersomnie
    • Agitation ou ralentissement
    • Diminution de la concentration ou de la mémoire
    • Diminution ou perte d’intérêt sexuel
    • Fatigue ou manque d’énergie

    Symptômes subjectifs :

    • Dépréciation, dévalorisation et perte d’estime de soi
    • Sentiment d’indignité et de persécution ou culpabilité excessive
    • Difficulté de concentration ou indécision
    • Sentiment d’isolement et de solitude
    • Pensées récurrentes de mort ou de suicide

    Changements de comportement :

    • Retrait ou dépendance sociale
    • Masques
    • Négation ou résistance

     

    Causes

    La dépression est une maladie complexe ayant de nombreuses causes génétiques, psychologiques et sociales. Toutefois, les résultats et analyses de récentes études suggèrent que la dépression est fondamentalement un trouble cérébral, souvent déclenché par des événements extérieurs.

    • Certains facteurs génétiques jouent un rôle dans la création du déséquilibre chimique dans le cerveau d’une personne lorsqu’elle vit une dépression.
    • La perte d’un être cher, tout autant que la détérioration d’un statut professionnel (par exemple la perte d’un emploi) ou des relations conjugales, entraînant une diminution de l’estime de soi, peuvent être des facteurs déclenchant une dépression.

    Une maladie physique peut très bien conduire à la dépression une personne jusque-là très active. La dépression complique alors la maladie physique qui, en s’aggravant, empire la dépression.

     

    Prévenir et soigner

    La dépression est une maladie qui ne doit jamais être prise à la légère. Par conséquent, il est important de consulter un médecin dès les premiers symptômes afin de recevoir un diagnostic rapidement. Certaines maladies physiques peuvent avoir des symptômes semblables à ceux de la dépression. C’est pour cette raison qu’en présence d’une dépression, un bilan de santé et un examen médical devraient être faits.

    La première personne à qui vous devriez parler de vos symptômes est votre médecin de famille qui saura prendre les mesures nécessaires. Sachez que la dépression, si elle est bien diagnostiquée, est une maladie qui se traite facilement et assez rapidement. Non traitée, elle peut s’aggraver et même conduire au suicide. La combinaison de psychothérapie et d’antidépresseurs est sans doute la meilleure formule thérapeutique.

    Sachez aussi que l’hospitalisation est rarement nécessaire lors du traitement. Il est important de savoir qu’il existe de nombreux groupes d’entraide et de soutien qui peuvent vous aider.

     

    La psychothérapie

    La psychothérapie permet de travailler les aspects psychologiques et sociaux qui pourraient être reliés à l’épisode dépressif.

    Plusieurs types de psychothérapies sont possibles, mais deux d’entre eux se sont avérés scientifiquement efficaces pour le traitement de la dépression : la thérapie cognitivo-comportementale et la thérapie interpersonnelle.

    • La thérapie cognitivo-comportementale

    La thérapie cognitivo-comportementale, très structurée, est considérée comme un traitement à court terme, très orienté sur le moment présent. Elle vise à changer les pensées dysfonctionnelles qui accompagnent la dépression et qui peuvent effectivement déclencher ou perpétuer des épisodes dépressifs. Cette thérapie peut procurer une aide efficace aux personnes qui souffrent de dépression légère ou modérée. Elle peut également contribuer à prévenir les rechutes. Une distorsion des schémas de pensée perturbe ce que la personne pense d’elle-même, de ses relations avec les autres et de son rapport avec le monde en général. Au cours de la thérapie cognitivo-comportementale, ces distorsions des schémas de pensée sont identifiées et de nouveaux schémas sont élaborés. Des exercices sont proposés au patient pour qu’il mette en pratique ces nouveaux schémas. La thérapie cognitivo-comportementale est intensive et comporte une vingtaine de séances à raison d’une séance par semaine; le traitement dure habituellement de cinq à six mois.

    • La thérapie interpersonnelle

    C’est une thérapie à court terme qui vise à atténuer les symptômes de dépression. L’hypothèse de départ est que la majorité des personnes déprimées ont des relations interpersonnelles perturbées.
    Cela fait partie de la maladie. Les thérapeutes qui emploient cette technique croient que si on peut résoudre les difficultés qui marquent ces relations interpersonnelles, on peut aussi stabiliser les symptômes de dépression. Dans la thérapie interpersonnelle, le thérapeute se concentrera avec la personne sur l’amélioration de l’un des aspects suivants, habituellement en se centrant sur celui qui est le plus problématique :

    • Le chagrin ou le deuil
    • L’adaptation à un nouveau rôle
    • Les tensions interpersonnelles (exemple : conflit permanent avec un collègue de travail)
    • Les déficits interpersonnels (un manque d’habiletés de communication qui nuit sur le plan relationnel)

    Règle générale, la thérapie interpersonnelle s’effectue au rythme d’une séance par semaine pendant environ 16 semaines. Elle peut se poursuivre par des séances de rappel mensuelles jusqu’à ce que la personne n’en ressente plus le besoin. Elle est aussi efficace que les antidépresseurs dans le cas de dépressions légères ou modérées.

    • Les antidépresseurs

    Les antidépresseurs permettent la normalisation des neurotransmetteurs et aident à retrouver rapidement, normalement entre deux et trois semaines, le sommeil, l’appétit, un regain d’énergie, du plaisir et des pensées positives.

    Les antidépresseurs ne créent aucune dépendance, contrairement à la croyance populaire. La médication doit être prescrite pour une période d’environ quatre à six mois pour minimiser le risque de rechute. Par contre, le traitement biologique devra être prolongé si les troubles dépressifs persistent.

    Des études indiquent qu’on peut obtenir de meilleurs résultats si l’utilisation des antidépresseurs s’accompagne d’une thérapie interpersonnelle.

    • La luminothérapie

    Dans le cas de dépression saisonnière, le médecin pourra prescrire un traitement de luminothérapie, qui utilise une lumière spéciale agissant comme stimulant.

     

    Que faire si un proche souffre de dépression ?

    Soyez à l’écoute de la personne déprimée qui pourra alors partager les sentiments qu’elle ressent.

    • Encouragez la personne déprimée à consulter d’abord son médecin et, au besoin, un spécialiste de la dépression.
    • Soyez patient avec la personne déprimée. Comme elle se dévalorise déjà beaucoup, elle est donc plus sensible à la critique.
    • Soyez compréhensif face à son retrait de ses activités habituelles. Elle manque à la fois de motivation et d’énergie.
    • En somme, votre compréhension et votre empathie ne peuvent que contribuer au rétablissement de la personne déprimée.
    • Et surtout, rassurez-la. Aussi désespérante que puisse lui paraître sa situation, elle n’est pas désespérée.

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