• Trouble obssessionnel compulsif

    Description

    Le trouble obsessionnel-compulsif est reconnu comme étant un trouble de l’anxiété. Le TOC se caractérise par des obsessions, des compulsions ou les deux. Les obsessions sont des pensées ou des images intrusives qui surgissent à répétition et qui sont difficiles à chasser de l’esprit. Les obsessions sont dérangeantes, parfois effroyables ou désagréables. Elles peuvent générer beaucoup de détresse, de peur, de malaises ou de dégoût.

    Pour essayer de réprimer ou de se débarrasser des obsessions, la personne atteinte se sent obligée d’accomplir des gestes répétitifs, de véritables rituels, appelés compulsions.

    Les obsessions ou compulsions sont à l'origine de sentiments marqués de détresse, d'une perte de temps considérable (prenant plus d'une heure par jour) ou elles interfèrent de façon significative avec les activités habituelles de la personne, son fonctionnement professionnel (ou scolaire) ou ses activités ou relations sociales habituelles.

    Les rituels compulsifs peuvent occuper plusieurs heures par jour. Malheureusement, les compulsions n’apportent qu’un soulagement temporaire et le cycle obsession-compulsion reprend de plus belle. Contrairement au jeu compulsif, les compulsions n’apportent aucun plaisir.

    Certaines personnes sont aux prises avec tellement de compulsions qu’elles ne peuvent pas quitter leur domicile, se rendre au travail ou visiter leur famille ou leurs amis. Souvent, elles se jugent très sévèrement ; fréquemment, les gens ayant un TOC cachent leurs symptômes et s’isolent.

    La personne qui souffre de TOC a conscience de l'absurdité de ses pensées et/ou de son comportement, mais, sans aide, elle ne parvient pas à s'en départir. Ces idées et/ou ces comportements sont incontrôlables.
     

    Symptômes

    Le trouble obsessionnel-compulsif doit être évalué par un professionnel de la santé (médecin, psychologue) et diagnostiqué par un psychiatre en fonction de critères préétablis. Celui-ci doit reconnaitre les symptômes particuliers au TOC et les distinguer des comportements qui relèveraient d’un autre trouble.

    Ainsi, lors d’une rencontre avec un professionnel de la santé, il est important de lui communiquer en détails ses pensées, ses émotions et ses gestes compulsifs. Ce dernier pourra utiliser une échelle d’évaluation du TOC, comme l’Échelle Yale-Brown sur le trouble obsessionnel compulsif (Y-BOCS), qui estime le niveau de détresse et le degré de sévérité des obsessions et des compulsions. Le professionnel de la santé évaluera également l’impact des symptômes obsessionnels sur les sphères de vie professionnelle, familiale, conjugale et celle des activités quotidiennes.

    Le TOC partage quelques caractéristiques communes avec certains troubles. Bien que ces troubles soient traités différemment, on peut les confondre avec le TOC :

    • La trichotillomanie (compulsion à s’arracher les cheveux, les sourcils et les poils).
    • Les habitudes incontrôlables (ronger ses ongles, s’arracher des peaux).
    • Les tics, comportements moteurs ou vocaux involontaires, répétitifs et quotidiens.
    • Environ 30 % des personnes atteintes du syndrome de Gilles de la Tourette, souffrent aussi de TOC.

    Le TOC se distingue des troubles de contrôle des impulsions, tels que le jeu pathologique ou l’activité sexuelle compulsive.

     

    Prévenir et soigner

    Le trouble panique, la phobie sociale ou la dépression peuvent aussi accompagner le TOC. Dans un tel cas, le traitement suggéré ciblera en premier lieu la difficulté la plus sévère et la plus incapacitante. Dans le cas de la dépression associée au TOC, la même médication peut parfois diminuer les symptômes des deux troubles en même temps. Le traitement optimal à offrir sera donc choisi en fonction de l’évaluation globale du TOC et pourra impliquer le travail concerté de plusieurs professionnels de la santé.

    Surmonter le TOC demande du courage, beaucoup de travail et une démarche structurée.
    Il existe deux formes de traitement qui se sont révélées efficaces dans les cas de trouble obsessionnel-compulsif :

    • La thérapie cognitive et comportementale
    • Une médication spécifique et contrôlée

    Ces deux traitements peuvent être entrepris conjointement. La thérapie est idéalement dispensée par un psychologue membre de l’Ordre des psychologues du Québec et reconnu pour son expertise dans le TOC. D’autre part, les médicaments pour le TOC sont prescrits uniquement par un médecin, préférablement un psychiatre spécialiste. Le travail concerté des professionnels de la santé permet de structurer le traitement en ayant une connaissance complète de la problématique, des étapes à venir dans le traitement et des moyens qui seront utilisés et encouragés.

    Il peut également être utile de participer à des groupes de soutien où d’autres personnes et leur famille se réunissent pour s’encourager mutuellement, faire part de leurs expériences et échanger des conseils.

    La thérapie familiale ou individuelle peut être bénéfique pour les membres de la famille. En effet, le cadre de l’entretien thérapeutique permet d’aborder les problèmes vécus au quotidien, de les liquider et de concevoir des moyens pour les résoudre tout en étant supporté et compris.

     

    • La thérapie cognitivo-comportementale

    Un consensus d’experts recommande la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour traiter le TOC. Comme le nom l’indique, la TCC est une thérapie qui traite à la fois les cognitions (ou pensées) et les comportements. En d’autres termes, le thérapeute travaille à modifier la façon d'interpréter des situations et la manière de s’y comporter. Les pensées et les comportements jouent un rôle important dans l'explication du TOC.

    Les gens qui souffrent du TOC éprouvent régulièrement de la difficulté à départager leurs comportements et leurs pensées obsessionnelles du reste de leur personnalité. Pour eux, tout ce qu'ils sont (leurs valeurs, leurs désirs, leurs habiletés et leurs défauts) et tout ce qu'ils font (réfléchir et agir) sont influencés par le TOC. Par contre, il est clairement démontré que le TOC est un problème de comportement (ou d'habitude) et non un problème de personnalité.

    Ainsi, les obsessions maintiennent la personne dans un état d'alerte (activation du système d'urgence). C’est dans le but de diminuer l’anxiété qu’elle exécute les compulsions. Il est démontré que ces comportements ne font que maintenir l’anxiété et le problème.

    Le psychologue d’approche cognitivo-comportementale entraîne la personne à reconnaître et à contrôler ses compulsions. Il travaille à modifier la conduite et la façon de voir et d’interpréter les choses à travers des exercices d’auto-observation. La mise en pratique d'exercices ainsi que l'acquisition graduelle de nouvelles techniques permet de diminuer l’anxiété. Cette approche considère le processus thérapeutique comme une forme d'apprentissage : nous apprenons à développer de nouveaux comportements en s’y exerçant.

     

    • La thérapie basée sur les inférences (TBI)

    Une nouvelle thérapie nommée TBI « thérapie basée sur les inférences » ou « thérapie du doute » a été développée par Kieron O’Connor, chercheur au département de psychiatrie de l’Université de Montréal.

    Cette thérapie se distingue par l’idée que le TOC tient sa source d’abord sur le doute obsessionnel plutôt que sur la phobie. En 10 étapes, le thérapeute amène le patient à faire la différence entre le doute obsessionnel et le doute normal. La TBI contribue aussi à diminuer l’anxiété et l’état dépressif des personnes atteintes de manière efficace.

    Selon les dernières recherches cliniques, la TBI s’avère efficace avec tous les types et degrés de gravité de TOC.

     

    • La pharmacothérapie

    Les médicaments qui augmentent la concentration d’une substance chimique produite par le cerveau, tels que les antidépresseurs, se sont révélés efficaces dans bien des cas.

    Certains antidépresseurs agissent sur le système sérotoninergique du cerveau. Les recherches actuelles montrent que les médicaments inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine (IRS) sont spécialement efficaces pour diminuer les symptômes obsessionnels.

    Le médecin ou le psychiatre déterminera suite à l’évaluation s’il y a lieu de prescrire un médicament ; il établira la dose ainsi que la durée du traitement. Il est aussi possible que le médecin prescrive différents types de médicaments, ou une combinaison de médicaments. Chaque personne est unique et répond différemment aux médicaments. C’est pourquoi il est important d’aller aux rencontres de suivi planifiées par le médecin-traitant afin qu’il fixe une dose optimale à la lumière des commentaires, des observations et des réactions de son patient.

    Il est important de prendre tous les médicaments prescrits – à la bonne dose et au bon moment. Il faut compter de 8 à 10 semaines avant de juger de l’efficacité de la médication. La dose sera ajustée jusqu’à ce que la personne retrouve un fonctionnement optimal combiné à un minimum d’effets non-désirés. Avant de décider qu’un traitement a échoué, il est impératif de consulter son médecin et son psychologue.

    Certaines personnes n’aiment pas prendre de médicaments ou sont anxieuses parce qu’elles ne savent pas quel effet les médicaments auront sur elles. Si vous faites partie de ce groupe, n’hésitez pas à poser au médecin des questions précises, au sujet du médicament :

    • Comment agit-il?
    • Dans combien de temps commencera-t-il à agir?
    • Quand devrais-je le prendre?
    • Dois-je le prendre aux repas ou entre les repas?
    • Est-ce que je peux le prendre avec d’autres médicaments?
    • Aura-t-il des effets secondaires? Quels sont les effets secondaires ?



    Y-a-t-il des choses que les membres de la famille peuvent faire?

    Les membres de la famille peuvent jouer un rôle de soutien crucial, d’abord en acceptant qu’un être cher souffre d’une difficulté psychologique et ensuite en le supportant tout au long du traitement. La famille devient souvent impliquée, contre son gré, dans les rituels. Planifier son horaire en fonction du besoin de son proche d’accomplir ses compulsions, les accomplir à sa place ou le rassurer sans cesse à sa demande peut devenir lourd et engendrer des tensions. Une personne aux prises avec un TOC n’accomplit jamais ses compulsions de façon volontaire. Bien au contraire, elle juge ses compulsions comme étant gênantes et déploie beaucoup d’efforts pour réprimer le besoin d’accomplir ces actions.

    Aider son proche ne signifie pas de prendre part aux rituels. Toutefois, il faut éviter de lui mettre de la pression alors qu’il accomplit ses rituels. En thérapie TCC, il apprendra à développer lui-même un meilleur contrôle de ses compulsions à son propre rythme. On peut alors l’amener à se récompenser pour les petits progrès qu’il fait.

    Une excellente façon d’encourager un proche est de renforcer ses points forts et souligner les moments où il n’a pas de compulsions. Le TOC est un problème, pas une personne : il est bon de rappeler à son proche qu’il possède des qualités personnelles que le TOC n’affecte pas.

    La famille peut aider son proche à s’informer sur le TOC et négocier avec lui pour qu’il continue de participer au bon fonctionnement de la vie familiale et qu’il contribue aussi à leur qualité de vie.


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